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3 août 2012 5 03 /08 /août /2012 19:04

 

 

Interprétation : Bakar
Production : Maître_Tefa
Album : Pour Les Quartiers

Artiste de l'album : Bakar

Année : 2005

 

Témoignages extraits de Mémoires D'Immigrés, L'Héritage Maghrébin de Yamina Benguigui

 

 

 

« Je me souviendrai toute ma vie en venant en France en prenant le bateau. Quand vous entendez le wouhouhou, la sirène du bateau résonner, toutes les familles, même si elles n'ont pas un de leurs enfants qui prend le bateau qui partait, vous les voyez les larmes aux yeux qui pleurent parce qu'elles savent qu'ils vont partir vers un autre destin, vous savez. »



Mémoires d'immigrés au goût d'amertume
Départ du pays en quête de fortune
Le cœur à la main, prêts à tout reconstruire
Pour effacer la misère d'hier à coup d'av'nir
Le port c'est la porte pour une nouvelle vie
Pour l'Occident et son modernisme qui nous fait envie
P'pa et M'man sur le quai, la photo a jauni
Embarcation miteuse mais au bout une nouvelle vie
En mer, ça jette tout c'qui nous rappelle nos différences
On rêve d'être Français, pas seul'ment Arabe de France
Notre migration a commencé vers les années 40
Fallait des mains vaillantes pour reconstruire la France
Arabes et Noirs en première ligne à la s'conde guerre
Ca vote FN en masse, personne s'rappelle d'hier
Toute façon on sait qu'ici amnésie et délation
Font partie du folklore et des traditions



« Alors on m'avait préparé des petites boulettes chez nous, vous savez, ??? des petites boulettes de viande et qu'on met dans l'huile d'olive avec des olives dans une petite boîte. Et j'avais un chapeau rouge, vous savez, une chachia, et quand le bateau a quitté le port et s'est éloigné un peu, j'ai jeté mon chapeau parce que je me suis dit "Je ne reviendrai plus en Tunisie.". Je le pensais. »



Ok
Voilà que leurs bateaux amarrent au port de Marseille
Les voilà en cefran, la liberté d'un nouvel Eden
Plus merveilleux qu'Alice Au Pays Des Merveilles
Voilà les rêves d'Ali au pays de l'oseille
On les débarque comme du vulgaire bétail
Ca les choque même pas, leurs ambitions sont tell'ment d'taille
On les abandonne dans les rues d'la ville
Ils cherchent que des sourires mais ne trouvent que des regards hostiles
Seuls et tristes, assis dans cette grande gare
Les yeux en pleurs, ils sentent flancher leur espoir
Puis ils repensent au pays, Maroc, Algérie, Tunisie
Sénégal, Cam'roun, Zaïre, Mali
Le départ vers Paris pour les plus courageux
Où les attendent des cabanes sales, insalubres et miteuses
Sans eau, sans gaz, ils s'réchauffent avec le cœur
Et restent dignes et souriants malgré la douleur



« Mais quand je suis arrivé à Marseille, j'ai vu cette solitude autour de moi, les gens qui passaient sans vous regarder. Et moi j'étais habitué dans mon pays quand on sort le matin, je salue les gens, les gens me saluent, j'dis bonjour même si j'les connais pas, vous savez. C'est ce que cette chaleur du Maghreb, de chez nous, j'l'ai pas trouvée. »



Ok
Les mois passent, manutentionnaires dans l'industrie automobile
Ils taffent comme des chiens et vivent dans des bidonvilles
Ils apprennent à parler, à écrire comme ils le peuvent
La France s'en foutait, c'était juste de la main-d'œuvre
J'admire votre force, votre courage et votre tendresse
Un beat, un mic et j'viens chanter votre tristesse
Hommes et femmes au cœur pur, j'vous salam
Honore votre mémoire entre blues et vague à l'âme
Relativisons quand on parle de misère
Ou souv'nons-nous c'qu'ont vécu nos pères et nos mères
Devoir d'mémoire pour la génération d'Afrique
Et peu importe ta foutue appartenance ethnique
Après c'morceau t'auras la gorge nouée
C'est pour nos darons et nos daronnes qu'ont leur cœur serré
Mémoires d'immigrés, c'est aussi une descendance
Vos enfants vous salam, on a brisé l'silence

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