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7 juillet 2014 1 07 /07 /juillet /2014 16:02

Morceau également écoutable sur Frapophonik, la webradio qui diffuse le meilleur du rap fr !

Interprétation : Shurik'n_Sat L'Artificier

Production : Shurik'n

Album : Où Je Vis

Artiste de l'album : Shurik'n

Année : 1998

 

 

 

Zoom arrière, plongée sur un gamin de huit ans
Sac à dos, je pars à l'école rejoint par un groupe d'enfants
Les bancs ont craqué, la classe était en contreplaqué
Goudron frais, la cité n'était même pas terminée
Trop occupés à parler de nos billes et des soldats qu'on allait jouer
On n'a pas entendu l'engin débouler
Pour un gosse on peut imaginer le choc
Lorsqu'on voit un camion passer sur le corps de son pote
Changement de décor, plus le même âge
Le break fait son entrée, je fuis les cours comme un oiseau fuit sa cage
On se rencontre, on danse ensemble, les liens se créent
Une amitié naît, c'est comme ça qu'un groupe est formé
Quelques années, après une dispute ou deux coups de schlass
Ta liberté s'envole comme une perdrix en période de chasse
Je garde en mémoire tous ces instants qui ont marqué ma vie
Et me la font apprécier doublement depuis

 

 

 

En somme, nous sommes tout comme de simples additions
L'accumulation de choix à des intersections
Sans rémission faut assumer
La moindre erreur peut si vite plonger dans la fatalité

 

En somme, nous sommes tous tout comme de simples additions
Au mic on assomme, un rap du cœur, notre direction
Je garde en mémoire tous ces souvenirs
Qui font de moi ce que je suis, c'est comme les miens, j'peux pas les trahir

 

 

 

T'es jeune, teigneux, t'as peur de rien, le monde t'appartient
Bagarre à chaque coin de rue, la suivante je me frotte les mains
Le lycée n'était qu'une aire de combat où j'attendais
Le week-end et là comme un phénix je renaissais
Torché toute la soirée, senti mal, dégueulé
Quelle heure ? 11 heures, allons traîner au village d'à-côté
Tigre Fou est indomptable, ça finissait en castagne, femmes en cavale
Coups d'bouteilles, chaises volantes, ça détale
De tous les côtés, voilà comment on se retrouvait
Coincés, armés d'un cran d'arrêt, dans le tas j'ai frappé
Perdu le sommeil pendant dix jours, dix nuits
En apprenant ce soir-là, deux mecs sont restés sur le parvis
Partis, en déclenchant la peur la plus intense
Qui ne cessa que lorsqu'un autre a dû subir la sentence
Mon enfance s'est passée en partie sans mon père
Mère faisait ce qu'elle pouvait, j'avoue pour elle c'était l'enfer
Je réalise combien peut-être bête un merdeux
A chacun de ses départs comme un con j'étais heureux
Plus vieux, plus mûr, j'ai compris plus tard
Les sacrifices qu'ils ont faits pour ne pas qu'on devienne clochards
Ma grand-mère a disparu sans prévenir
Je sais à présent qu'au même instant un enfant naissait au Cach'mire
Ma première caisse d'occas' cassait pas des briques
Mais qu'est-ce qu'on pouvait faire les macs quand on sortait avec ma clique
Les concours de danse, les Flashbreakers
Dans les boîtes y'avait toujours des nases à remettre à l'heure
Je garde en mémoire toutes ces choses dont je suis la somme
C'est son vécu qui fait de l'homme un homme
Et si j'en suis où j'en suis aujourd'hui
C'est qu'à certains croisements ce sont les bonnes décisions que j'ai prises
Et M'man n'aura pas passé cette nuit sous les ponts pour rien
Son fils sait ce qu'il sera demain

 

 

 

En somme, nous sommes tout comme de simples additions
L'accumulation de choix à des intersections
Sans rémission faut assumer
La moindre erreur peut si vite plonger dans la fatalité

 

En somme, nous sommes tous tout comme de simples additions
Au mic on assomme, un rap du cœur, notre direction
Je garde en mémoire tous ces souvenirs
Qui font de moi ce que je suis, c'est comme les miens, j'peux pas les trahir

 

En somme, nous sommes tout comme de simples additions
L'accumulation de choix à des intersections
Sans rémission faut assumer
La moindre erreur peut si vite plonger dans la fatalité

 

En somme, nous sommes tous tout comme de simples additions
Au mic on assomme, un rap du cœur, notre direction
Je garde en mémoire tous ces souvenirs
Qui font de moi ce que je suis, c'est comme les miens, j'peux pas les trahir

 

 

 

Non, impossible de trahir.
Mars.
On ouvre le bal, on inaugure.
C'est Sat et Shurik'n, c'est d'bonne augure.
On r'présente les nôtres.

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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 09:19

Morceau également écoutable sur Frapophonik, la webradio qui diffuse le meilleur du rap fr !

Interprétation : Shurik'n

Production : Shurik'n

Album : Où Je Vis

Artiste de l'album : Shurik'n

Année : 1998

 

 

 

Liberté pour tous, paroles en l'air criées bien haut
Fumigènes, poudre aux yeux qui deviennent gaz lacrymo
Au pays de la libre opinion
Certains ont des propos qui lèvent ce droit à la moitié de la population
Rues pas sûres pour un Noir tard le soir
Délits de sale gueule, contrôles, fouilles, nuits au placard
La liberté de l'autre est bien trop grande, la mienne disparaît
Les pointes fusent mais il m'est juste permis de la fermer
Croupissante au fond d'un vieux grenier, gardée par vieux pépés
Costumes gris, attachés-cases, sourires de nouveau-nés
Ecouteurs branchés dans les oreilles, rien ne leur échappe, divinité
Omniprésente, finie la vie privée
On m'a dit qu'elle est là, j'l'ai pas vue passer
Trop rapide, elle s'est barrée et là j'peux plus la rattraper

 

 

 

La liberté était là y'a pas longtemps
L'égalité l'a prise par la main, elles sont parties avec le vent
Tu peux toujours rêver mon enfant
Et croire au Père-Noël pour la fraternité, j'espère que t'as le temps

 

La liberté était là y'a pas longtemps
L'égalité l'a prise par la main, elles sont parties avec le vent
Tu peux toujours rêver mon enfant
Et croire au Père-Noël pour la fraternité, j'espère que t'as le temps

 

 

 

Toujours le mec pas clair qu'on fouille, le petit qui dérouille
Qu'on verrouille, justice à deux vitesses, le glaive est rouillé
Khoya, on s'habille pas pareil, tu vois
Seul'ment l'habit fait le moine, tant pis pour moi, j'ai fait mon choix
Les préjugés traquent, la BAC frappe, obligés de zigzaguer
Pour une Zig-Zag roulée on prend plus que pour vol qualifié
Le fort fait des ronds sur le dos du faible, diffuse la décadence
Image de déchéance, démence devient indécence
On use à outrance de violence, j'en perds mes sens et pense à l'urgence
Les cons s'en gavent la panse, stopper l'émergence
Fraternité se livrant au fratricide
Partis politiques, dogmes liberticides, montée en flèche du taux de suicide
Epuisés, les mecs stoppent leurs quêtes
Abattus, ils trouvent le réconfort dans la douceur d'une balle dans la tête
Du plus friqué au plus fauché, y'a pas un fossé
Pour un Pascal froissé fissa on fait crier l'acier
Spécial S.D.F. pour Noël, la conscience s'éveille
Et entre deux mois de décembre elle crève
Les peuples tombent, ça tire dans tous les sens
J'te jure, ici, pour des baskets tu perds l'usage de tes jambes
Sans-papiers virés à coups de pieds du temple de la charité
Comme des stars de la criminalité, les personnalités
Mangent, laissent les miettes et prennent l'argent pour un élixir d'immortalité
Pour survivre à l'humanité
Aveuglés par la finalité, on perd la vitalité
La volonté vacille, victoire de l'agressivité
Elle était là, du moins j'croyais, c'était pas vrai, elle s'est barrée
On m'a blousé et là j'peux plus la rattraper

 

 

 

La liberté était là y'a pas longtemps
L'égalité l'a prise par la main, elles sont parties avec le vent
Tu peux toujours rêver mon enfant
Et croire au Père-Noël pour la fraternité, j'espère que t'as le temps

 

La liberté était là y'a pas longtemps
L'égalité l'a prise par la main, elles sont parties avec le vent
Tu peux toujours rêver mon enfant
Et croire au Père-Noël pour la fraternité, j'espère que t'as le temps

 

La liberté était là y'a pas longtemps
L'égalité l'a prise par la main, elles sont parties avec le vent
Tu peux toujours rêver mon enfant
Et croire au ... pour la fraternité, j'espère que t'as le temps

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6 décembre 2013 5 06 /12 /décembre /2013 14:19

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Interprétation : Shurik'n

Production : Shurik'n

Album : Où Je Vis

Artiste de l'album : Shurik'n

Année : 1998

 

 

 

Six heures du soir, depuis la veille on avait préparé le coup
Pensé, repensé à tout : voitures, flingues, sacs, on tient son poste jusqu'au bout
C'est l'heure, tout le monde en place, soyez très vigilants
Surtout restez calmes, on ne verse pas de sang inutil'ment
Mais ça a foiré, un type est arrivé pour prendre à bouffer
Un des miens, trop paniqué, a tiré, un pruneau dur à digérer
L'enfer commence, on saute dans les voitures, les sacs vides
Démarrage en trombe, déjà la caval'rie rapplique
S'en suit une course-poursuite épique à travers les rues de la ville
On aurait dû mourir cent fois mais nos dieux ont plus de vices qu'un agent de police classique
Coincés par une benne à ordures, piégés, pris
Les sirènes se rapprochent, j'entends d'ici le cliquetis
Des menottes, le bilan est lourd : cinq passants écrasés
Une voiture et ses occupants disparus dans un nuage de fumée
Payer le prix fort, sanction, peine capitale dans les dents
Enfermé dans un bastion, depuis j'attends

 

 

 

J'voulais la vie de château, des femmes et des Veuve Clicquot, des Merco
Que du boulot, coincer jackpot au casino
J'voulais des virées en bateau, du caviar dans un seau, des limos
Avec chauffeur, pas question de rouler en Twingo

 

J'voulais la vie de château, des femmes et des Veuve Clicquot, des Merco
Sapé Hugo pour les noubas à Rio
J'voulais aller plus haut, toucher l'Olympe, finir au Panthéon
J'voulais la vie d'château, j'n'ai eu que le donjon

 

 

 

Sorti de la jungle, enfermé chez les fauves
La taule c'est pas l'Club Med, ici même en cachette d'un œil qu'il faut qu'tu dormes
Sommeil agité, cauch'mars, tous les soirs la grande faucheuse vient taper
A mes barreaux devant mes yeux, jouant avec son maudit gousset
Le temps d'un regret tardif c'est la sonn'rie du dîner
Dans la cantine empilés, gamelles sales, regards d'acier évités
Sentir l'embrouille venir, j'veux pas survivre pour mourir, pire
Dans mon utopie j'ai cru qu'une grâce allait me secourir
Tourner, tourner sans arrêt dans cette cour comme un félidé
La poussière me pique les yeux, j'suis fatigué, je veux rentrer dans mes quartiers
Le jour fuit, la nuit tombe, les remords sont plus persistants
Et moi, assis là dans la pénombre, j'attends... j'attends...

 

 

 

...la vie de château, des femmes et des Veuve Clicquot, des Merco
Que du boulot, coincer jackpot au casino
J'voulais des virées en bateau, du caviar dans un seau, des limos
Avec chauffeur, pas question de rouler en Twingo

 

J'voulais la vie de château, des femmes et des Veuve Clicquot, des Merco
Sapé Hugo pour les noubas à Rio
J'voulais aller plus haut, toucher l'Olympe, finir au Panthéon
J'voulais la vie d'château, j'n'ai eu que le donjon

 

 

 

Dernier matin, dernier déjeuner, dernière tartine beurrée
Les regards changent, tout l'monde sait, je sens leur pitié m'étouffer
L'ultime verre, je le refuserai
J'ai décidé, je veux crever sainement, enfin façon de parler
Je me suis surpris à rêver de "si"
Si j'étais resté à l'école, si j'avais pas braqué, enfin c'est fait, tant pis
Traitement de faveur : douche, parfum, cigarettes à volonté
Mais j'ai stoppé, j'veux pas qu'on dise de moi "Un fumeur est mort grillé."
Mes derniers pas sur la coursive, c'est la quille aujourd'hui
J'me suis arrêté pour parler, le maton n'a pas bronché
J'ai expédié le curé, le couloir s'est présenté
Traversé en 20 secondes puis c'est le noir, j'ai les yeux bandés
Je meurs d'envie de les supplier mais j'peux pas céder
J'ai commencé un jeu, la partie n'est pas terminée
Des voix autour de moi, des bras m'empoignent et guident mes pas
Je butte sur une chaise, attaché, je peux plus bouger les poignets, j'attends

 

 

 

J'voulais la vie de château, des femmes et des Veuve Clicquot, des Merco
Que du boulot, coincer jackpot au casino
J'voulais des virées en bateau, du caviar dans un seau, des limos
Avec chauffeur, pas question de rouler en Twingo

 

J'voulais la vie de château, des femmes et des Veuve Clicquot, des Merco
Sapé Hugo pour les noubas à Rio
J'voulais aller plus haut, toucher l'Olympe, finir au Panthéon
J'voulais la vie d'château, j'n'ai eu que le donjon

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1 août 2013 4 01 /08 /août /2013 21:45

Morceau également écoutable sur Frapophonik, la webradio qui diffuse le meilleur du rap fr !

Interprétation : Shurik'n
Production : Shurik'n
Album : Où Je Vis

Artiste de l'album : Shurik'n

Année : 1998

 

Scratches : "Un fugitif" "Un haut-parleur trop souvent placé au centre du viseur" Shurik'n - Dangereux

 

 

 

"Bon, Messieurs, comme nous en avons été informés ce matin, notre vieil ami est vivant, en bonne santé."

 

"Oui, c'est exact. Et vous n'le trouv'rez jamais. Il est trop malin."

 

 

 

Je baptise un nouveau stylo
Sous ma feuille immaculée la vierge n'est plus, mordu d'arts martiaux, trop de style au
Devant d'la scène, pile au premier rang, je capte et retranscris les faits, tel est mon lot
Montreur de mots, diseur d'images, ouvreur de cages, conteur des maux
Ecrire ma rage sur page, vomir ma noirceur en live des caniveaux
Un roi sans vassaux, un capitaine coulant avec son vaisseau
Un rien qui dérange, sur moi ils braquent leurs faisceaux
Là, je disparais, subtil jusqu'à l'invisible
Efface les traces sauf celles faites au feutre à bille indélébile
Sur vinyle, j'me fous d'savoir qui s'en souviendra, ce qui compte c'est l'ici et maint'nant
Pas c'qu'il se pass'ra dans dix ans
Sans chichis, une vérité, défaire l'amer est mon verbe
J'écris souvent mes vers sur les nerfs, acerbe
Je balance mes tripes sur Clairefontaine au feeling
J'aime pas l'travail à la chaîne, digne
Et si je t'aime pas j'te dirai pas qu'je t'aime
Ca gêne et c'est c'que j'aime
Râler, dire ma vérité, irriter, rester
Un haut-parleur sur on toujours prêt à brailler
Trop de choses à dire, pas l'temps de pendre au bout d'une canne à pêche
9.8., un fugitif toujours sur la brèche

 

 

 

Ils ont voulu m'piéger mais j'ai filé, esquivé les filets
Assiégé, ne croyez pas que j'vais me défiler
Je reste un fugitif futé, affûté, une caméra, le mirador
Ne ferme qu'un œil quand Marseille s'endort

 

"Qui es-tu ?"

 

"Qui es-tu ?"

 

 

 

Les mots sont la voix du cœur, le cœur une voix pour les maux
Parfois les bras portent d'la rancœur, les mains deviennent des marteaux
Planque ton cul pour éviter, les pieds, gaffe où tu les mets
Le piège se ferme avant que t'aies pu dire "Mon vi..."
Se fier à qui, à quoi ? Les temps sont durs
On croit qu'en soi avant qu'la vie met à l'usure, j'en colle cinq sur ta figure
Fâché sur feuille, j'peux pas falsifier les faits
Les fées me gardent mais j'oublie pas que jadis je fus fauché
Garder les yeux ouverts, survivre en point de mire
Trop souvent les fermer dans un soupir, ça lasse les pires, ça tue le devenir
Brisées par le ressac d'embrouilles les barques chavirent
Faut bien le dire avant qu'ça empire, tenter de sauver l'navire
Je donne ma vérité à froid de la basse-cour des miracles
Comme un crochet gauche au foie, comme Di Meco qui tacle
Prêt à mouiller l'maillot sans compter, on joue à une touche
Et si c'est louche on laisse filer en touche
Le franc lourd ça fait couler, souvent sauvé par les guiboles
Tu trouves ça drôle mais crois-moi, quand t'as peur, tu voles
Y'a pas besoin d'fumée, filmé, transcrit, mémorisé, clamé
Mes infos naissent quand le jour se lève et meurent quand le rêve naît
Et là j'entre en scène, 35 au poing, Bic dans la poche
Fouille chaque recoin, tout c'qui cloche
Sera sujet, demain les pontes me donn'ront à la chasse pour rien
Un fugitif toujours en place, toi-même tu sais, gamin

 

 

 

Ils ont voulu m'piéger mais j'ai filé, esquivé les filets
Assiégé, ne croyez pas que j'vais me défiler
Je reste un fugitif futé, affûté, une caméra cachée à l'affût
Observateur à chaque coin de rue

 

"Qui es-tu ?"

 

"Qui es-tu ?"

 

Ils ont voulu m'piéger mais j'ai filé, esquivé les filets
Assiégé, ne croyez pas que j'vais me défiler
Je reste un fugitif futé, affûté, une caméra, le mirador
Ne ferme qu'un œil quand Marseille s'endort

 

Ils ont voulu m'piéger mais j'ai filé, esquivé les filets
Assiégé, ne croyez pas que j'vais me défiler
Je reste un fugitif futé, affûté, une caméra, le mirador
Ne ferme qu'un œil quand Marseille s'endort

 

"Il sort de notre périmètre ! Il sort de notre périmètre !"

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23 juillet 2012 1 23 /07 /juillet /2012 16:42

 

 

Interprétation : Shurik'n
Production : Shurik'n
Album : Où Je Vis

Artiste de l'album : Shurik'n

Année : 1998

 

 

 

Si tu lis cette lettre, c'est que j'ai dû m'absenter
Un peu avant qu't'arrives mais j'pouvais pas rester, le taxi attendait
Que faire ? Je sais plus par où commencer
J'avais plein de choses à dire mais pour écrire j'suis bloqué
Mais j'vais m'lancer, tu sais la vie c'est pas toujours comme on veut
C'est souvent comme on peut et j'ai fait comme j'ai pu pour que ton père vive mieux
Je lui ai appris la valeur de l'argent
Parce que, dans ma famille, un franc c'était un franc gagné dur'ment
Le mien s'est tué au boulot, manque de pot je portais pas d'polo
J'étais pas en guenilles non plus mais au goûter y'avait pas d'Pépito
Le préau était un stade de foot, un champ de shoot, cool
Et sur les bancs d'la classe y'avait pas foule
Fais pas comme moi, l'école ça aide des fois, plus tard tu t'en aperçois
Avant de t'en mordre les doigts, bosse et ne baisse pas les bras
Pense à celle qui va se faire tant de soucis pour toi à chaque fois que tu sortiras
Celle qui te bordera toutes les nuits
Et les jours où tu seras en colère après elle, repenses-y
T'en auras jamais deux comme ça, retiens ça
Et n'écoute pas les cons qui pensent qu'un homme ça ne pleure pas, crois-moi
Et si j'ai pu partir un doigt levé, pied d'nez à la guigne
Final'ment j'ai gagné, à travers toi j'm'en suis tiré
Te demande pas pourquoi, j'ai la réponse ici
Il fallait que parte pour que tu viennes, c'était écrit, petit



Il va t'falloir beaucoup d'audace, pas mal de courage
Pour éviter les crasses semées par ton entourage
Et si un jour t'es vraiment mal barré
Y'a toujours deux personnes sur qui tu peux compter
Et ça tu l'sais

Il va t'falloir beaucoup d'audace, pas mal de courage
Pour éviter les crasses semées par ton entourage
Et si un jour t'es vraiment mal barré
Y'a toujours une personne à qui tu peux penser
Et ça tu l'sais



On choisit pas ses parents, t'es pas trop mal tombé
Pense à ceux qui vivent au foyer avant de grimacer devant ta purée
Tu subiras un peu les vannes des potes plus à la mode
Fais pas un flan à ta mère pour une paire de bottes
J'ai transmis mon art à mon fils, il te le transmettra
J'espère plus tard, comme ça tu s'ras paré pour les bagarres au lycée
Tu vas te chiffonner pour un "Ta mère la pute !" même si c'est pas vrai
Je sais, j'l'ai fait, s'il fallait je recommenc'rais
Il t'apprendra à ne pas craindre la nuit
Il te dira que c'est pas grave si tu pisses au lit, lui l'faisait aussi
Il te dira que le sang est le même pour tous, seules les couleurs changent
On finit de la même façon, on tend la main aux anges
Il n'y a qu'une chose qu'il ne dira pas
Faudra que tu l'devines dans son regard, entre hommes on se comprend, on parle pas
Mon père n'était pas bavard non plus

Paraît qu'j'ai le même caractère, c'est vrai qu'au tien j'ai rien dit de plus
Faudra que tu comprennes, que tu sois indulgent
Ne joue pas les enfants gâtés le jour où pour sortir il te manqu'ra des francs
C'est mon seul regret, j'aurais voulu être là
Te faire sauter sur mes genoux, dev'nir gâteux quand je te vois
Tant pis, c'était pas marqué sur mon carnet de santé
Le doc a dit que j'pouvais pas rester, alors j'ai dû m'envoler
Mais si tu t'sens trop seul, largué
Y'a toujours une personne à qui tu peux penser
Et ça tu l'sais

 

 

 

Il va t'falloir beaucoup d'audace, pas mal de courage
Pour éviter les crasses semées par ton entourage
Et si un jour t'es vraiment mal barré
Y'a toujours deux personnes sur qui tu peux compter
Et ça tu l'sais

Il va t'falloir beaucoup d'audace, pas mal de courage
Pour éviter les crasses semées par ton entourage
Et si un jour t'es vraiment mal barré
Y'a toujours une personne à qui tu peux penser
Et ça tu l'sais 

 

Tu l'sais

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 05:48

Morceau également écoutable sur Frapophonik, la webradio qui diffuse le meilleur du rap fr !

Interprétation : Shurik'n_Akhenaton

Production : Shurik'n

Album : Où Je Vis

Artiste de l'album : Shurik'n

Année : 1998

 

 

 

J'porte les sales manies du pays dans l'cœur, cosi sta bene
On est 13% chez toi, tu voudrais bien qu'on y retourne, hein ?
J'débarque dans l'univers des nantis
Les claques se perdent dans les gueules des dandys
C'est pas l'pays d'Candy, des Gandhi
Ici y'en a pas, p'tit, des mecs honnêtes aux bandits
La France taxe les types au R.M.I., eh ouais, 10%, qu'est-ce t'en dis ?
Quant à moi, j'bosse à 50 pour l'Etat proxo, pour l'état de mes droits
J'suis l'une de ses putes préférées quoi
Avec 10% d'c'putain d'cerveau
C'est la servitude dans les blocs à Clervaux ou nos ganaches qui servent au McDo'
Y'a pas d'arrache qui se paye pas un jour, le fifty-fifty
Devient tout nada si tu caftes, superbe lifting
??? plein d'strass à Paname
A l'Assemblée on ignore c'qui s'passe sur le macadam
20% d'mes potes aujourd'hui s'cament
Y'a plus d'révolte en vue, ce putain d'pouvoir achète à quel prix le calme
Sur le terrain de football ce p'tit gosse en veut
Mais 99% échouent et nous on prie tous en Dieu
On est les seuls à croire au Père Noël jusqu'à 30 ans, vieux
80% des gens portent le triple six en eux
Marcher sur la tronche des autres pour une vie glauque
Et 300 types possèdent 50% des richesses du globe
C'est normal, leurs pantins ont l'index sur un bouton
Et ce putain d'peuple broute comme un mouton
Chez moi la flamme fait 30%, attends, j'fais mes comptes et
Ca v'dire qu'y'a minimum un type sur trois qu'on devra claquer
??? au menu ce soir, fiston, qu'est-ce t'en dis ?
Finie la paix à Marseille, on va rallumer l'incendie
En ce lend'main d'élections j'ai si peur pour les miens
On prend les devants, garçon, pour museler les chiens
Ah chienne de vie, prédestiné à trop d'Kabbale historique
Non, Front d'Libération de Mars Canal Historique
Lis dans mes yeux, trop d'rancœur, trop grand cœur
Trop con, j'suis pas ton chanteur, tueur d'collabos, poète planteur
Plantés au piquet d'puis la maternelle
Couvés par le voile de l'amour maternel
On en oublie qu'rien n'est éternel
Ni tes proches, ni c'qu'y'a dans tes poches
Moi j'en ai rien à foutre de la fauche
Eux rient quand on accroche des sacoches
Et pas d'degré d'inclinaison de mon corps
L'inclinaison de ma tête est une réponse directe à l'inclinaison de mon cœur

 

Au bal des accusés ma ville trône, matrone sénile, écœuré
J'griffonne ces lignes sur un vieux bout d'papier

 

Y'a pas d'degré d'inclinaison de mon corps
L'inclinaison de ma tête est une réponse directe à l'inclinaison de mon cœur

 

Courber l'échine, connais pas, je mettrai pas l'genou à terre
Je rest'rai fier au nom d'mes frères, je scelle ces mots d'un sceau de fer

 

Y'a pas d'degré d'inclinaison de mon corps
L'inclinaison de ma tête est une réponse directe à l'inclinaison de mon cœur

 

Mes phrases dérangent toujours aux alentours, j'arrêt'rai p't-être le jour
Où les êtres élus au deuxième tour cess'ront de faire les sourds
J'donne ma vision des choses, pas roses, ose écouter qui veut
La prose est parfois morose, qu'est-ce que j'y peux ? Mon âme déclame c'que voient mes yeux
C’est c'que j’aime faire, c’est c'que j’aime écrire, c'que j’aime entendre
Des textes vrais sur des faits qui donnent envie d'rendre, faut pas vous méprendre
Le délire noue mon cerveau à l’année, basané, je perds pas d'vue ceux qui veulent m’étendre
Prêt à zapper, c’est mieux qu'se rendre
Il fallait pas nous chercher, fallait pas croire qu’on allait
Rester là les bras croisés à boire un thé quand la haine dure comme l’amitié
Tenace, elle persiste, invite les ex-Noirs sur la piste
Les lettres sautent, Pieds Noirs et Italiens grossissent la liste
Le kyste et les temps empirent, et si on l'dit pas nous, qui va l'dire ?
Et si on l’écrit pas, qui va l'lire ? Qui va s’en souv'nir ? Le pire
C’est qu’on n'est pas sûrs qu'ça serve, trahir fil'rait la gerbe
Fuir n’existe pas, trop de gens courtisent Gégène, sèment la gangrène
Sur Mars pendant dix ans j’ai porté c'nom avec fierté
Maint'nant j’hésite à l'prononcer, jamais l’idée n'm’a effleuré
Fanée, la rose du sud s’éteint, même Nôtre-Dame pleure
Sous la chaleur les cœurs flétrissent, toujours le front en sueur
La peur de l’autre donne des ailes, on se sent moins seul au pluriel
La tête pleine de rien, les cons remplissent des bull'tins criminels
Ils oublient et plient, l’Etat jouit, les jeunes jouent les bandits
Les parents triment, s’usent la vie avec un job de jour, un job de nuit
Un mec sur trois me vise et ça fout les glandes
Pense qu’y'en a plus d’une centaine auxquels je fais la bise qui cachent un couteau dans leur manche
Le soupçon plane désormais, à tout moment sur Saint-Fé'
Quelqu'un peut me saluer du genre "Salut poto ! Ciao enfoiré !"
Même cachés, les pauvres m’auront pas, la fierté du Hip-Hop sera
Pas la honte du pays, j'le dis en vrai mais j'croise les doigts
Les mains aussi, j'prie pour la première fois
Que la catin d’aujourd’hui redevienne princesse d’autrefois

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  • : Music My Blood
  • : Recueil de textes de rap français principalement, mais pas que.
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