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28 décembre 2013 6 28 /12 /décembre /2013 21:55

Morceau également écoutable sur Frapophonik, la webradio qui diffuse le meilleur du rap fr !

Interprétation : Kery James_Gospel R'N'B

Production : Kery James

Album : Si C'Etait A Refaire

Artiste de l'album : Kery James

Année : 2001

 

 

 

28 décembre 77, aux Abymes j'suis né
D'une famille plus proche d'être pauvre que d'être fortunée
Mes parents sont originaires d'Haïti
Terre indépendante que mon cœur a choisie pour pays
La plupart d'mon enfance j'l'ai passée auprès d'ma mère
J'peux pas ne pas mentionner qu'elle surmonta beaucoup d'galères
Et elle continue à ramer, trimer, jusqu'à cette heure
Sur une main j'peux compter le nombre de fois qu'j'l'ai vue en pleurs
On nous fit v'nir en France au prix de nombreux sacrifices
Pensant que la France était terre de réussite
Octobre 85, dans c'pays j'atterrissais
Le temps était gris et j'ignorais c'qui m'attendait
Souvent les parents ont pour leurs gosses de l'ambition
Ainsi ma sœur et moi on s'est retrouvés en pension
Loin de ma mère, tu l'sais, enfance amère
Loin de ses enfants, pour une mère à vie amer
Eloignés d'elle le temps qu'elle construise ses repères
Jusqu'à c'qu'elle nous récupère
Puis on a quitté la pension pour v'nir vivre à Orly
Et c'que j'ai vu c'jour-là a sûr'ment changé ma vie
Dans un pavillon ma mère louait une seule pièce
Qu'un rideau séparait, 30 mètres carrés au plus
Dans c'truc-là on était cinq vivant dans la promiscuité
Ouvrir un frigidaire vide, me d'mande pas si j'sais c'que c'est
Mais Maman nous a jamais laissés crever de faim
Maman a toujours subvenu à nos besoins
Pour notre bonheur elle a sacrifié le sien
Etonnant c'que l'on peut faire par amour pour des gosses
Avant j'portais pas d'Nike Air mais plutôt des Joker
Mon style vestimentaire provoquait des sourires moqueurs
C'qui dév'loppa en moi très vite la rage de vaincre
La rage d'exister, l'envie de réussir
Influencé par les ??? Lil' Jay et Manu Key
Avec Teddy et Harry, Ideal J on a formé
A l'âge de 14 ans est sorti notre premier disque
Alors j'ai espéré pouvoir vivre de la musique
Mais mon rap était trop sincère, trop dur, trop franc
Conséquence : succès d'estime mais trop choquant pour votre France

 

Ideal J, Teddy, Harry.
Plus tard le DJ Mehdi, Boubacar.
Le rap j'suis tombé d'dans y'a bien longtemps.
J't'explique en deux-trois temps, 10 ans.
C'est donc toute une période de ma vie.
Et ici j'ai une pensée pour ceux qu'ont partagé beaucoup d'ces moments avec moi :
Housni, Samir, Titi, Yezi, Jason, Manu Key, Saïdou, Karim, Yohann, Mokobé, L.A.S. Montana, M.S., Hakim, D.R.Y., Karlito, Alariana.

 

Puis l'école contre la rue peu à peu j'ai échangée
Sont arrivés les premiers joints, du lycée j'ai pris congé
J'étais de ces gosses qui auraient pu réussir
Mais légèr'ment trop féroce pour que le système puisse me cont'nir
Issu des blocs de béton, la rue m'attendait au tournant
Elle m'avait toujours guetté mais jusque là j'l'avais feintée
Et avant qu'j'puisse me rendre compte, elle m'a emporté avec elle
Est v'nue l'époque que j'appelle entre rap et business
Entre rap et business, mes potes et moi, grosse équipe
Veux-tu qu'j'te raconte la suite ? Skunk, popo et shit
Transactions illicites, sur l'terrain on prend des risques
On prétend dev'nir millionnaires sans jamais rien donner au fisc
Sans même s'en rendre compte on s'enfonce dans la violence
Le plus souvent sous défonce, tout c'qui bouge on t'le défonce
Une embrouille, on bouge à 10, à coté ça vend des disques
Jusqu'à croire réell'ment qu'tu peux pas test Mafia d'Afrique
Les enn'mis se multiplient jusqu'à c'qu'on n'puisse plus les compter
Vu qu'la vie n'est pas un film, le Cainfri sort enfourailler
On sait et on sent, on sait et on sent qu'ça part en boulette
Ca parle de s'ranger mais qu'après avoir pris des pépettes
C'est c'que j'appelle la rue et ses illusions
Derrière lesquelles se cachent la mort ou la prison
La prison, mes potes y rentrent, sortent, reviennent
Et moi j'échappe à leur justice de justesse
C'est dans la rue qu'j'ai appris à connaître L.A.S.
Et su qu'derrière tout dur se cache un peu d'faiblesse
Aujourd'hui t'es avec un pote et vous vous charriez
Mais t'attends pas à c'que la mort t'envoie un courrier
L.A.S. nous a quittés subit'ment
Que Allah le préserve du châtiment
Dans ce bas monde les actes et pas de compte
Dans l'Au-delà les comptes et pas d'acte
J'me suis réell'ment senti en danger
J'ai su qu'j'risquais d'me noyer si jamais j'plongeais
Les vagues de la violence tôt ou tard m'auraient submergé
Victime de mon insolence, de la rue j'suis un naufragé
Et j'ai nagé, alourdi d'un fardeau, d'mes regrets chargé
Et même à ce jour ne crois pas qu'j'ai émergé
J't'assure, j'garde les traces de mon passé
Tu sais, ces choses qu'on n'pourra pas effacer
Puis j'ai appris l'Islam, cette religion honorable
De transmission orale auprès de gens bons et fiables
Elle m'a rendu ma fierté, m'a montré c'qu'était qu'un homme
Et comment affronter les démons qui nous talonnent
J'ai embrassé le chemin droit et délaissé les slaloms
Ceux qui m'ont éduqué j'remercie, j'passe le salam
A tous les musulmans de France, de l'Occident à l'Orient
Ceux qui ce bas monde voudraient quitter en souriant
Mes yeux se sont ouvert, mon cœur s'est épanoui
Me fut dévoilé peu à peu tout c'qui m'a nui
Jusqu'à c'que j'devienne de ceux qui s'inclinent et se prosternent
Voudraient aimer pour leurs freres ce qu'ils aiment pour eux-mêmes
J'ai une vie et j'en connais l'sens, j'pars plus dans tous les sens
Ne sois pas étonné si au rap conscient j'donne naissance
A la précipitation j'préfère aujourd'hui la patience
Aux paroles inutiles la sauv'garde du silence
A l'intolérance et au racisme l'indulgence
Et à l'ignorance j'aim'rais rétorquer par la science
Ce bas monde, terre de semence que plus tard tu récoltes
Le jour où l'âme te quitte subit'ment, qu'la mort t'emporte
Sois intelligent et sèmes-y c'qui t'est utile
Ceci est l'enseignement de l'Islam et il hisse l'âme
Loin de tout extrémisme, la voie de droiture
L'unique voie à suivre et si le système te sature
L'Islam ramène l'amour, rassemble les gens de tous les pays
De toutes les origines, toutes les cultures, toutes les ethnies
Y'a pas qu'des riches et des pauvres, y'a des gens mauvais ou bien
J'ai réappris à vivre, compris les causes de notre déclin
Et quand j'regarde mon passé, j'ai failli y passer
Si j'n'avais eu l'Islam peut-être que j'me s'rais fait repasser
Ou la moitié d'ma vie en prison j'aurais passé
Pour ceux qui y sont passés, ici j'ai une pensée
Combien sont partis sans avoir eu l'temps d'se préparer ?
Chargés de péchés et d'injustices à réparer
Avant que la mort ne m'vienne, faut qu'j'répare les miennes
Si j'veux récolter du bien c'est du bien qu'il faut qu'je sème
Un jour j'partirai et s'rai env'loppé d'un linceul
Au mieux de mes vêt'ments dans un modeste cercueil
Et lorsque je s'rai mort et qu'cette chanson tu t'remémores
Sûr'ment quelques larmes viendront humecter ta mémoire
Maint'nant tu sais d'où j'viens, qui j'suis et où je vais
Et pourquoi mes textes de sagesse sont imprégnés
D'une famille plus proche d'être pauvre que d'être fortunée
28 décembre 77, aux Abymes j'suis né
Et y'a une date que j'ignore, un jour j'partirai

 

On naît, on vit, on meurt mais c'que l'on ignore c'est comment.
Y'a une date que j'ignore, un jour j'partirai.
Certains ont dit : l'exemple de l'être humain sur Terre est telle un commerçant ; il a pour capital sa vie, pour bénéfices ses bonnes œuvres et pour pertes ces mauvaises actions.
28 décembre 77, j'suis né.
Et un jour j'partirai.

 

Si c'était à r'faire, assurément j'f'rais autrement.
Mais les choses sont telles qu'elles sont et ce n's'ra jamais autrement.

 

L.A.S. [ad lib]

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